The Great Escape Festival 2014 (partie 3/3)
25/11/2014Samedi 10 mai 2014, troisième jour du festival.
L'appartement est encore un peu endormi quand je le quitte pour le premier concert de la journée. J'arrive dans une salle déserte à l'exception de deux ou trois personnes, dont une tenant un café. Il est tout de même 12h30, mais au troisième jour, le décallage commence sérieusement à se faire sentir.
NEØV
post-rock / indie pop, Kuopio, Finland
La pièce se remplit tranquillement et, à la fin du set des Neøv, on est un peu plus d'une centaine. Cette jeune formation finlandaise est composée de grands blonds timides aux cheveux longs qui délivrent sereinement une musique douce, pop, aux accents post-rock. Le show est plaisant, à un niveau d'intensité parfait pour débuter la journée.
Tristesse Contemporaine
electronic / new wave, Paris, France
Niché sous la route qui surplombe la plage, le Bermuda Triangle est un petit couloir étroit au bout duquel se trouve la micro-scène où les Tristesse Contemporaine entament leur prestation. Aujourd'hui basés à Paris, ils sont en effet très parisiens dans le comportement, et ce même s'ils proviennent tous d'endroits très différents (Londres, Tokyo et Stockholm). Le chanteur, affûblé d'un masque d'âne, ne cessera de répéter qu'il a hâte d'aller se prendre une cuite.
Okay.
Ceci dit, leur attitude colle assez bien à leur son, qui est loin d'être inintéressant. On oublie donc leur caractère un poil trop je-m'en-foutiste à mon goût et on écoute que ce que ça donne.
Dizraeli and The Small Gods
folk / hip-hop, UK
Dizraeli and The Small Gods nous racontent leurs histoires en livrant leur propre vision du hip-hop, festif, très folk. Par moments, ça me fera penser à du Wax Tailor ou du Chinese Man, voire du Caravan Palace, et du The Streets pour le phrasé du chanteur.
Rien que ça.
Je n’ai pas saisi toutes les paroles, mais je suis à peu près sûr que c’est super bien écrit.
Dans tous les cas, je passe un excellent moment.
Samaris
electronic / trip-hop, Iceland
Aaah, Samaris. Mes autres chouchous de ce festival. Leur son avait déjà largement retenu mon attention lors de mes écoutes préalables, et la douceur et la pureté qu’ils dégagent sur scène ont achevé de me séduire. Ils correspondent à peu près à tout ce que l’on peut attendre d’un groupe islandais : blonds, très calmes et réservés, et proposant un son mélangeant trip-hop et musique électronique, aérien, largement porté sur la nature (enfin d’après les explications de la chanteuse, du moins, car non, je ne parle pas encore l’islandais). Cette dernière ondule sur scène et lance timidement des petites blagues préparées entre les morceaux d’un set qui passera bien vite malgré les conditions moyennes (salle ultra blindée et baignée de lumière du jour).
J’ai eu l’occasion de les revoir trois jours plus tard au Birthdays, un pub de Londres, dans un bien meilleur contexte, ce qui me permet de confirmer qu’il s’agit d’un groupe à suivre de près (la photo a d'ailleurs été prise au Birthdays et non au Great Escape, faute d'une visibilité suffisante).
BRNS
pop-rock / alternative, Brussels, Belgium
Les petits belges de BRNS (prononcer "brains") proposent un genre de pop-rock alternatif, produisant un son qui me rappelle parfois celui des Bretón. Dans tous les cas leur live fonctionne très bien et le sous-sol du Sticky Mike's Frog Bar s'enjaille rapidement.
MØ
indie pop, Odense, Denmark
Au moment où cette édition du Great Escape se déroule, MØ est une artiste qui connait une ascension rapide. Son succès s'est depuis largement confirmé et, ce jour-là, je me décide d'assister à son set, même si ce n'est pas vraiment ma came habituelle, motivé par le fait qu'il s'agit probablement d'une occasion unique de la voir sur une petite scène (bien qu'assez grande en comparaison des autres stages du festival) avant son explosion.
Malgré le fait qu'elle fasse de la pop assez mainstream, on sent que le show n'est pas pré-mâché, callibré au millimètre, et ça fait plaisir. Elle se donne à fond sur scène, n'a pas peur de transpirer et dégage un tout petit côté trash pas déplaisant. Elle s’offre entre autres un bain de foule à deux reprises, ce qui reste assez audacieux (demandez à Katty Perry ce qu’elle en pense).
French For Rabbits
alternative folk, Wellington, New Zealand
Le concert des French For Rabbits commence au moment où celui de MØ se termine, et je sais déjà que le temps de quitter le Warren et de gagner le Komedia Studio, il est fort probable que je rate une grosse partie de la performance. J'ai eu un sérieux coup de cœur pour le morceau "Claimed By The Sea", et tout ce que je souhaite c'est qu'ils finissent par celui-ci.
Je débarque au pas de course et me glisse entre les spectateurs pour me rapprocher de la scène. Le duo néo-zélandais est en train de jouer sa douce folk mélancolique et, les yeux pleins d'espoir, je me tourne vers ma voisine et lui chuchote : "Have they played "Claimed By The Sea" yet?
- Yeah", me répond-elle en prenant un air compatissant. Puis elle ajoute, un sourire au coin : "and it was amazing."
Je souris en pensant "connasse" et reste pour la fin du set.
The Subways
indie rock, Welwyn Garden City, UK
Bon, je ne présente plus The Subways, d'autant plus que je leur ai déjà consacré un bref le mois dernier. Ils jouent dans la même salle que les Kaiser Chiefs la veille, font du bon boulot comme d'habitude, et le public est ravi (moi y compris).
Hidden Orchestra
trip-hop / nu-jazz, Edinburgh, UK
Là encore, je vous oriente vers le billet sur leur show à la Union Chapel. Simplement, si vous ne les connaissez pas encore, je vous invite à les découvrir d'urgence.
Jon Hopkins
electronic / ambient, London, UK
J'ai vu Jon Hopkins par accident, et je dois dire que c'est un accident très heureux. J'ignore comment je suis passé à côté de sa musique lorsque j'ai épluché les artistes pour faire ma sélection, mais le londonien offre un son electro-ambient qui avait tout pour me plaire.
J'avais initialement prévu d'aller voir les Major Look sur les quais, mais l'heure tardive et l'accumulation de trois jours de festival assez intenses m'ont scié les jambes, m'obligeant à aller m'asseoir dans un coin du Corn Exchange à la fin du set des Hidden Orchestra. C'est là que Jon Hopkins a pris le relais, pour un show à l'intensité progressive, accompagné de visuels très réussis projetés sur un grand écran en arrière-plan.
La tournée de son album "Immunity" s'achève d'ailleurs en avril prochain avec un show à la Brixton Academy, auquel je ne manquerai pas de me rendre.
Conclusion
Le Great Escape est un très bon festival. Avec le recul, je dirais qu'il ne faut pas trop se prendre la tête sur le planning car tout peut changer très vite, un retard de quinze minutes suffisant à tout chambouler.
Si possible, il peut-être intéressant de repérer les lieux en amont, pour ne pas perdre de temps entre les concerts. Mon hôte couchsurfing se déplaçait à vélo, ce qui s'est avéré être une excellente idée. Au pire, prévoir au minimum des chaussures décentes.
Le festival engendre pas mal de frustrations mais, en définitive, j'ai découvert un nombre conséquent de nouveaux artistes, bien plus que dans n'importe quel autre festival que j'ai pu faire.
Il m'a également procuré la satisfaction de voir émerger autant de bons groupes faisant de la musique originale, tentant des choses nouvelles, s'écartant des sentiers battus, loin de la soupe qui nous est servie via les medias mainstream (mode vieux con activé). La satisfaction également de voir qu'une part non négligeable des artistes était francophone, ce qui fait sincèrement plaisir, sans vouloir trop verser dans le chauvinisme.
Bref, je suis très content d'avoir été de la partie et il y a de fortes chances pour que je foule à nouveau les rues de Brighton en mai prochain.
Avec toi ?
[live] The Great Escape Festival 2014 (partie 1/3)
[live] The Great Escape Festival 2014 (partie 2/3)