The Great Escape Festival 2014 (partie 2/3)
20/11/2014Vendredi 9 mai 2014, deuxième jour du festival.
Le réveil est un peu difficile et se fait relativement tôt en raison de l'info tombée la veille par email : des places pour le secret show des Kaiser Chiefs sont à récupérer à un endroit précis entre 10h et midi, selon le principe "premiers arrivés, premiers servis". On se fait donc violence avec mon hôte et descendons à vélo pour choper nos bouts de carton. Résultat : pas un chat alentours, et on récupère les places sans aucun souci, comme si les Kaiser Chiefs ne déplaçaient plus les foules ou que Brighton se tapait une belle gueule de bois (j'ai ma petite idée sur la question).
Nous voici donc avec un peu plus d'une heure à tuer avant le premier show. On en profite pour se faire un fat English breakfast des familles, qui est quand même parmi ce que la gastronomie anglaise a de mieux à offrir niveau bouffe. (Bon remède anti-gueule de bois qui plus est ; ajoutez un Bloody Mary par-dessus ça et vous êtes refaits. De rien.) Le bide plein, on gagne le pub ou à lieu l'un des concerts que j'attends le plus.
Persian Rabbit
post-rock / experimental, Lille, France
Je résiste à l'envie de prendre ma première pinte de la journée, non pas qu'il soit trop tôt, mais je viens de m'enfiler un grand café et je sens moyennement bien la cohabitation. De toute façon, les Persian Rabbit montent sur scène sans tarder.
Le combo est emmené par Nicolas Djavanshir, chanteur charismatique et torturé : recroquevillé, les doigts tremblants, une flasque qui ne contient probablement pas du Pimm's à portée de main... difficile de dire s'il tente de se remettre d'une mauvaise cuite ou s'il souffre d'un mal plus profond.
On stage, les traditionnelles guitare et batterie sont accompagnées par un violoncelle et un harmonium, dont les sonorités me remettent furtivement Anna Von Hausswolff et son orgue en mémoire (vue quelques semaines auparavant dans le cadre du Denovali Swingfest). Le tout se mélange fabuleusement bien et, malgré l'heure et les vestiges de la veille encore bien présents, les Persian Rabbit parviennent aussitôt à m'emmener très loin, pour un set d'une trentaine de minutes d'une intensité troublante.
À l'issue de la performance, je discute rapidement avec le guitariste et suis quelque peu frappé par l'humilité qu'il affiche, tout comme le groupe en général. C'est d'ailleurs un sentiment que je retrouverai régulièrement lors du festival, tous ces "jeunes" artistes ("à l'exposition médiatique limitée" serait probablement plus juste, nombre d'entre eux faisant de la musique depuis de nombreuses années) partageant généralement cette modestie.
Dans tous les cas, les Persian Rabbit deviennent aussitôt l'une de mes plus belles découvertes du Great Escape.
Kaiser Chiefs
indie rock, Leeds, UK
Je me rends donc ensuite au secret show des Kaiser Chiefs, muni de mon précieux ticket. À l'image de la récuperation de ce dernier quelques heures plus tôt, il n'y a même pas la queue lorsque j'arrive sur place. La salle se remplira petit à petit, jusqu'à ce que les mecs montent sur scène, une demie-heure à la bourre. Ce détail me gonfle quelque peu vu mon planning déja bien serré, et il vient s'ajouter au fait qu'ils viennent de me faire traverser la ville à pied avec mes petites Vans, qui sont à peu près à la marche ce que Kavinsky est à la performance live. Je les pardonne finalement car il est vrai qu'ils envoient du bon pâté et jouent la plupart de leurs tubes principaux.
Je me casse quand même avant la fin, juste après "Ruby", car je ne veux absolument pas manquer...
Nico Vega
alternative rock, Los Angeles, US
Les Nico Vega sont un autre groupe que je suis depuis quelque temps déjà et qu'il me tarde de voir sur scène. Il est 14h30 et probablement un peu trop tôt pour l'énergie de leur rock alternatif (sans compter qu'ils n'ont pas la renommée des Kaiser Chiefs), mais le set se déroule plutôt bien, même si le public varié et assez éparse ne s'ambiance pas à la folie. Aja Volkman craquera d'ailleurs pour un bébé portant un gros casque insonorisant, ce qui vaudra à son heureux daron un "best dad ever!" de la part de la chanteuse. À ce moment-là, on est tous un peu jaloux parce qu'il faut le dire, cette grande blonde à la voix rockailleuse est quand même sacrément jolie. (Et du coup, ça peut se louer, des bébés casqués ? C'est pour un ami.)
Très bon moment néanmoins, avec entre autres une sympathique reprise de "Bang Bang" de Nancy Sinatra, et un final sur "Beast" qui fait son effet.
Bonus : je peux me targuer d'avoir été présent pour leur tout premier show outre Atlantique.
Et ouais.
Sun Glitters
electronic / ambient, Luxembourg
Autre pub, autre ambiance. Il fait super sombre et Sun Glitters a déjà entamé sa performance. Je me glisse au bar pour commander une bière, puis me faufile pour me rapprocher du DJ. Sa musique planante a pris possession du public, qui se balance silencieusement au rythme du léger beat. Je les rejoins avec plaisir, pour une vingtaine de minutes d'apaisement, d'où je ressors avec les batteries rechargées.
UNKNWN
electronic, Belfast, UK
UNKNWN est un jeune duo d'Irlande du Nord, composé d'un DJ et d'une chanteuse. J'avais trouvé ça fort sympathique à l'écoute, ce qui leur avait valu l'honneur de se retrouver dans mon planning. Malheureusement, je les trouve peu convaincants et sens rapidement l'ennui me gagner.
Probablement dû à leur manque d'expérience... dommage !
Seekae
electronic, Sydney, Australia
Retour au Komedia pour voir les Seekae et rejoindre Zak qui était parti de son côté. Cette fois-ci, je ne me plante pas d'étage et file direct au sous-sol.
Le trio est emmené par Alex Cameron et, si celui-ci n'a absolument aucun charisme (notamment parce qu'il donne l'impression de tirer la gueule en permanence et qu'il porte des casquettes moches), il suffira de fermer les yeux et de se laisser porter par le son pour passer un bon moment.
Le Vasco
electronic / hip-hop / punk…, Orsay, France
Essayer de mettre une étiquette sur Le Vasco est absolument vain : ça part dans tous les sens (mais sans jamais se perdre). Tantôt hystérique, tantôt planante, tantôt inquiétante, tantôt brutale, la musique de Le Vasco surprend et ça fait du bien. Rarement un set aussi court ne m'aura rendu aussi euphorique (et j'avais même pas entamé l'apéro). Bref, ça s'écoute plus que ça ne se décrit.
Ginger & The Ghost
experimental folk, Sydney, Australia
Après une tentative échouée de voir les Glass Animals près des quais, je me rends au Queens Hotel pour assister au set des Ginger & The Ghost. C'est très plaisant à voir et, même si quelques petits problèmes techniques les empêchent fort malheureusement de jouer "One Type Of Dark", leur énergie et la singularité de leur folk en font une très bonne découverte.
Hero Fisher
indie pop, London, UK
Après deux nouveaux fails pour Dolomite Minor (trop de monde, salle pleine) et Labyrinth Ear (c'est un peu technique mais en gros y'a un truc qui rentrait pas dans le trou), je retourne au Prince Albert pour la perf de Hero Fisher. Sa pop indie aux accents rock s'écoute plutôt pas mal, et cette petite salle à l'étage de ce vieux pub anglais offre un contexte qui lui va bien.
Royal Blood
blues rock, Brighton, UK
Les Royal Blood constitueront la plus grosse déception du Great Escape, non pas pour leur performance qui apparemment fut excellente (en tout cas ça avait l'air de bien dépoter à travers la porte...), mais parce que je me suis tapé une heure de queue dans le froid pour que dalle.
J'en profite pour souligner ce qui est probablement le plus gros défaut du festival : la multiplicité des salles et leur taille relativement petite, couplées à une affluence globalement importante, font qu'il devient rapidement très compliqué d'assister à certains concerts. Et dans cette configuration, s'y prendre une à deux heures à l'avance pour s'assurer une entrée signifie bien souvent que l'on fait une croix sur deux ou trois autres gigs se déroulant ailleurs, pendant que l'on fait la queue.
Je rentre quand même dans la salle après le show pour retrouver mon hôte et voir le concert suivant, Pulled Apart By Horses, qui s'avèrera marrant mais sans plus (j'accuse toujours le coup du foirage précédent, ce qui n'aide probablement pas). Du coup, même si je n'ai pas vu le duo de Brighton (et je n'ai toujours pas réussi à ce jour, leurs dates londoniennes étant systématiquement sold out en deux minutes), je vous mets quand même un morceau, parce que c'est vachement bien.
Amatorski
post-rock / trip-hop, Ghent, Belgium
Je dois dire que je me force un peu pour aller voir les belges Amatorski car je suis crevé, et il en résulte que je n'apprécie pas vraiment le concert. De surcroit, il est tard et tout le monde dans le bar est sérieusement bourré, alors que je suis quasi sobre et donc pas du tout dans le délire. Le groupe lui-même n'est a priori pas franchement ravi de se taper cet horaire (c'est ce que me suggère la tronche de la chanteuse, du moins). Je reste jusqu'au bout mais file sans demander mon reste à la dernière note. À revoir dans de meilleures conditions, donc.
[live] The Great Escape Festival 2014 (partie 1/3)
[live] The Great Escape Festival 2014 (partie 3/3)