Goa part 2 : Naya Saal Mubarak Ho
29/01/2017Vendredi 30 décembre 2016
Alors que nous devions passer une partie de la journée dans le vieux Goa, une information tombée la veille nous force à revoir nos plans : en appelant l'hôtel où nous devions passer le reste du séjour pour savoir jusqu'à quelle heure nous pouvions arriver, la réception nous informe que notre réservation n'a pas abouti et que toutes les chambres sont louées.
Ah.
Booking.com indique pourtant bien que la location est valide, mais le gars est catégorique, ils sont complets, on l'a dans le cul.
On décide de se pointer au gîte quand même, histoire d'avoir une explication de vive voix (comprendre : "débarquer à quatorze pour mettre la pression") et de gérer avec Booking.com en parallèle, mais aussi pour être sur place afin de trouver un logement de remplacement, si nécessaire.
On balance également quelques demandes sur AirBnB au cas où, car il faut bien avouer que loger une quinzaine de personnes une veille de réveillon à Goa représente un certain challenge.
L'hôtel se trouve en bord de mer à Ashwem Beach, à quelque trente-cinq kilomètres de là vers le nord, soit une bonne heure de route.
Y aller en tuk-tuk ne paraissant pas une solution viable, certains partent chercher des taxis, puis reviennent vingt minutes plus tard avec un bus :
Assieds-toi bien sur la banquette, installe-toi sans hésiter
Jésus n'est jamais très loin
Il nous dépose à Ashwem Beach où la réception du gîte nous met en relation avec le manager, qui rejette la faute sur Booking.com et refuse de procéder à l'annulation. Nous appelons la hotline du site internet dans le même temps, qui se propose de nous trouver un nouveau logement. Dans l'entrefait, une des demandes AirBnB a abouti, nous permettant de réserver une résidence pour dix personnes pour deux nuits à Siolim, un peu plus dans les terres. On demande à Booking.com de nous trouver quelque chose pour les trois dernières nuits, ce qu'ils promettent de faire en garantissant un contact par email dans les deux jours.
On n'en entendra plus jamais parler.
Le manager de la résidence de Siolim acceptera finalement d'ajouter des matelas à même le sol, nous permettant de rester au même endroit jusqu'à la fin, mais la morale de l'histoire est qu'il faut se méfier de Booking.com en fonction du pays pour lequel vous réservez. Il vaut peut-être parfois mieux passer en direct, ou contacter l'hôtel après la réservation pour s'assurer que tout est OK.
Une partie de la troupe se rend à notre nouvelle résidence en taxi avec les bagages de tout le monde, pendant que le reste se pose dans un restaurant sur la plage.
Ashwem Beach est plutôt calme et familiale, même si l'on peut déjà entendre du son provenant d'une teuf pas loin. On commande de la bouffe qui mettra plus d'une heure à arriver, ce qui donnera le ton en matière de temps d'attente dans la plupart des restaurants.
De manière générale, mieux vaut ne pas être pressé.
Mon steak de requin arrive enfin (scoop : ça a un goût de poisson), après quoi je m'en vais tester la température de l'eau, qui est bien meilleure que celle de la pistoche municipale.
Il fait grave bon, le jour décline lentement, et on sirote des Kingfisher les pieds dans le sable alors que le soleil disparait progressivement derrière un léger brouillard au-dessus de l'eau.
On est bien.
Crédit photo : Adrien
(Bon, je voulais pas niquer l'ambiance, mais il n'est pas impossible que le-dit brouillard soit en fait de la pollution.)
Une fois le groupe réuni et les ventres bien remplis, on décide de changer de plage pour une autre plus au nord, réputée plus festive : Arambol Beach. Il y a en effet davantage de monde et d'animation - des groupes jouent au niveau des bars, des gens assis autour du feu font tourner des cigarettes rigolotes, pendant que d'autres font s'envoler des lanternes en papier.
Puis le staff du bar où l'on est posés pousse le volume de la sono, transformant le sable en dancefloor. On finit par danser et se faire prendre en photo avec des indiens désinhibés, jusqu'à ce qu'on décide de lever le camp, en partie lorsqu'ils commencent à perdre toute notion d'espace vital (j'y reviendrai).
Samedi 31 décembre 2016 / Dimanche 1er janvier 2017
La soirée de la veille s'est terminée en traquenard à la résidence (une sombre histoire de shots coupés à l'eau), et j'émerge vers quatorze heures du matin avec une encéphalorectomie level Gérard Depardieu.
On rejoint une partie du groupe partis plus tôt, et déjà calés sur la terrasse d'un restaurant surplombant Anjuna Beach.
Mon corps réclame de la verdure alors je prends une salade, pendant qu'un pote prend un burger (au bœuf, étonnamment) (car oui, les vaches sont définitivement respectées, à défaut d'être totalement sacrées) (apparemment c'était pas ouf, perso j'ai pas testé pour pas risquer de niquer mon karma).
On se rend ensuite à un marché nocturne conseillé par le chauffeur de bus de la veille : le Saturday Night Market, à Arpora (c'est vraiment son nom, je n'invente rien - admettez que ça flaire bon l'authenticité).
L'endroit est plutôt cool, il y a de nombreux stands, des bars, une scène où un groupe nous fait des reprises absolument kitsch de tubes de variété, mais dans l'ensemble ça sent quand même pas mal le piège à touristes.
Chacun fait néanmoins ses petites emplettes dans son coin et, lorsque l'on se retrouve et que l'on compare les prix payés pour divers articles, je dois me rendre à l'évidence : je suis une quiche en négociation.
On reste encore un peu pour profiter de l'ambiance, manger un morceau, et tenter de surmonter une gueule de bois décidément pugnace, alors qu'une partie du groupe rentre à la résidence pour se changer et déposer les achats.
On se rejoint ensuite à Ozran Beach un peu avant minuit, pour tranquillement dire adieu à 2016 et admirer les feux d'artifices tirés à quelques mètres de là, entre les lampions qui s'envolent et disparaissent lentement dans la nuit.
Passée cette petite phase contemplative, il nous faut revenir à l'une des principales raisons de notre présence dans la région, à ce pourquoi Goa a été choisie plutôt qu'un autre endroit, et qui lui vaut une grande partie de sa réputation : la teuf.
À quelques centaines de mètres de là nous attend en effet la soirée du nouvel an du HillTop, un festival de musique trance.
Goa est effectivement le berceau de la trance psychédélique (ou psytrance), qui y est née à la fin des années quatre-vingt.
Plutôt que d'essayer d'en décrire le style, voici un morceau d'un des artistes du line-up, DJ Tristan (que j'ai par ailleurs eu l'occasion de voir à Glastonbury quelques mois plus tôt) :
Les hostilités ont démarré à dix-sept heures et il y a déjà une grosse ambiance lorsque l'on débarque, vers une heure du matin. Le site est relativement petit, il y a du monde sans que ce soit complètement blindé, on y circule et s'y retrouve facilement.
Il y a une scène unique où les DJs se succèdent, encadrée par une sorte de structure florale dont les lumières se reflètent sur les arbres, recouverts de peinture fluorescente, et sur un énorme champignon au milieu de la foule.
La scénographie est psychédélique à souhait, c'est plutôt réussi.
On y reste jusque vers midi le lendemain, assistant au levé du soleil, éclairant progressivement le site qui prend alors une toute nouvelle allure.
Voici un extrait du set de Electric Universe, qui jouait vers dix heures du matin, et qui vous donnera une petite idée de l'ambiance :
En théorie, je suis quelque part sur la droite
Goa part 3 : le mardi c'est permis