Goa part 1 : São Gabriel
22/01/2017Mardi 27 / Mercredi 28 décembre 2016
En regardant les deux derniers épisodes de The Walking Dead dans le TGV Brest-Paris, il ne m'avait pas vraiment effleuré que je partagerais quelques similitudes avec les Walkers une vingtaine d'heures plus tard, endormi sur la banquette d'un fast food de l'aéroport de Mumbai, en attentant notre correspondance pour Goa.
Un retard sur la liaison New Delhi - Mumbai a en effet eu pour conséquence de nous faire changer de vol, après avoir galéré à faire modifier nos billets auprès d'un personnel d'escale pas très coopératif, pour rester poli.
On atterrit finalement à l'aéroport de Vasco Da Gama le mercredi 28 décembre, vers vingt-trois heures heure locale, avec près de cinq heures de retard (ce qui somme toute parait presque négligeable, après les quelque trente-cinq heures de transport que je viens de me taper).
L'aéroport de Goa doit son nom à l'héritage colonial de la région, ce petit État de l'Inde ayant été conquis par les portugais au début du XVIè siècle, jusqu'à son rattachement à l'Inde indépendante en 1961.
On chope des taxis prépayés (censés éviter de se faire arnaquer, finalement un poil chers mais a priori ça reste le plus safe depuis un aéroport) et on fait connaissance avec la conduite indienne, qu'on pourra raisonnablement qualifier de sportive et qui supporte vigoureusement l'industrie des amortisseurs et des klaxons.
Les indiens ont en effet un code de la route bien à eux, qui donne des petits coups de flippe à l'occasion, mais qui en définitif a une certaine cohérence et auquel on finit par s'habituer (sans négliger le fait que les accidents de la route comptaient toujours pour 39% des morts non naturelles en Inde en 2014).
La première chose qui nous saute aux yeux lorsque l'on atteint le sud de Panjim, zone résidentielle où se trouve notre location AirBnB, est l'omniprésence des décos de Noël. En effet, si moins de 3% de la population indienne est censée être chrétienne, ce chiffre monte en fait à près de 25% à Goa, une nouvelle fois en raison de l'héritage colonial portugais.
En conséquence de quoi le game des décorations de Noël y est assez sérieux, à tel point qu'on s'attendrait presque à voir les équipes de Jean-Pierre Pernaud débarquer à tout moment.
Les taxis nous déposent finalement à la villa vers minuit, où l'on est sympathiquement accueillis par Rohan, le frère du proprio, qui ne semble pas le moins du monde contrarié par notre retard.
En plein jet lag (quatre heures et demie de décalage horaire avec la France) et malgré la fatigue du voyage, on explore brièvement les environs, avant de rentrer se répartir les chambres.
On s'endort rapidement sous le vrombissement des ventilateurs, permettant de maintenir la température quelque part entre vingt et vingt-cinq degrés.
Jeudi 29 décembre 2016
On dort tous comme des gros sacs jusqu'à midi, sauf deux courageux qui parviennent à se lever un peu plus tôt et partent chercher le petit déj' que l'on prend sur la terrasse à l'étage.
Ceci n'est pas un petit déj'. En revanche, il s'agit bien d'une terrasse.
La villa, en fait composée de deux bâtiments jumeaux collés l'un à l'autre, parait assez rudimentaire de prime abord, étant équipée avec le strict minimum, sans eau chaude et étant grande ouverte en permanence, sans possibilité de verrouiller (ce qui pose évidemment quelques questions niveau sécurité).
On ne manquera au final de rien, l'eau étant finalement plus tiède que froide et un gardien étant en fait présent sur les lieux vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans une petite dépendance.
Y'avait même du PQ, ce qui n'est pas toujours automatique. Pour les plus audacieux, il reste la douchette.
Rohan est extrêmement avenant et nous rend divers services, jusqu'à nous commander des pizzas le dernier soir, histoire qu'on ne se retrouve pas avec des endives au jambon à la place d'une quatre saisons.
Bref, si vous cherchez un grand logement du côté de Panjim, n'hésitez pas à les contacter.
On s'est concoctés un petit programme light pour le premier jour, consistant à se balader dans le centre ville, un peu plus au nord.
On longe une plage soi-disant peu entretenue mais qui nous donne déjà un petit aperçu du littoral, et de l'omniprésence des chiens errants.
Crédit photo : @Aemaeth
On croise quelques casinos flottants en longeant le Mandovi, accessibles par navette depuis des guichets sur la berge :
Là encore, Goa fait figure d'exception, faisant partie des trois États indiens (sur vingt-neuf) autorisant les jeux d'argent.
Les casinos y sont aussi autorisés sur la terre mais dans les hôtels de luxe uniquement, et vous n'y trouverez que des jeux électroniques : il vous faudra donc braver votre mal de mer pour aller jouer les Patrick Bruel.
On s'enfonce dans les rues de Panjim et l'on s'étonne de ne croiser que peu de touristes, notre groupe de quatorze en faisant clairement grimper la moyenne.
La région est en effet parfois surnommée "Saint-Tropez de l'Inde", mais il semble que cela concerne surtout la partie au nord du Mandovi, avec ses longues plages paradisiaques et les commerces qui ont poussé autour. Il en résulte qu'on se retrouve pas mal sollicités par des vendeurs ambulants, sans que ce ne soit réellement gênant pour autant.
On se cale dans un petit restaurant sur 18th June Road, principale rue commerçante de la ville. Le menu y est exclusivement végétarien, et l'on se rendra vite compte que c'est généralement la norme, la viande étant principalement disponible dans des établissements davantage adressés aux touristes.
Une bonne partie des plats proposés se composent de beignets et de friture, mais ça reste très bon, peu cher, et l'on (re)découvre pour la première fois ce qui sera l'un des piliers de notre alimentation au cours du séjour : le garlic cheese naan.
On poursuit notre visite avec la Nossa Senhora da Igreja da concepção Imaculada (Église Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception en français), église portugaise baroque construite au XVIè siècle. On y connaitra nos premières demandes de photos avec des locaux, ce qui m'interpellera toujours (il y a donc probablement ma face au milieu de la timeline d'un gars, quelque part sur les internets).
On explore les rues aux alentours, constatant que l'influence de l'architecture portugaise est partout.
Rua 31 de Janeiro. Crédit photo : Adrien
On se pose ensuite dans un bar pour descendre quelques Kingfisher, la marque de bière locale (une lager de base pas dégueux, bien moins chère que les bières importées pour une qualité similaire à mon goût), puis on redescend à la villa en rickshaw (les tuk-tuk indiens) pour tranquillement y passer la soirée, ignorant alors que nous allions de nouveau être confrontés aux aléas de l'organisation indienne.
(P'tit cliffhanger OKLM)
Goa part 2 : Naya Saal Mubarak Ho