DJ Shadow à l'Electric Brixton (27/07/16)
10/08/2016Mercredi 27 juillet, quelque part dans l'après-midi : je suis pas mal fatigué depuis quelques semaines (sûrement les premiers effets de la trentaine) et, lorsque mon téléphone vibre pour me rappeler que le concert de DJ Shadow a lieu ce soir, je sens poindre une méchante flemme à l'idée de traverser Londres pour me rendre au set du californien à l'Electric Brixton.
Parce que Brixton, c'est foutrement loin.
Dernière semaine de taf oblige, je suis débordé et je n'ai pris le temps d’enquêter ni sur la première partie, ni sur les horaires de passage, et décide en conséquence de me pointer un peu avant 21h, faisant confiance à mes instincts de gig enthusiast.
Je débarque à 20h40 après 45 minutes de métro, passe la sécu et le vestaire et me pointe près du bar où je pense trouver les petites affichettes avec les stage times. Bingo : DJ Shadow commence bien à 21h, et j'ai la surprise de voir le nom de Fakear en première partie, qui a priori vient de finir.
Je ne suis pas trop déçu cependant, je l'ai vu il y a peu et je dois avouer que j'ai un peu ma dose.
La salle n'est pas franchement blindée et je parviens facilement à me faufiler devant, après avoir décidé de faire l'impasse sur une bière. Je lis quelques articles jusqu'à 21h alors que les gens s'agglutinent autour de moi, et je veille à ne pas me retrouver derrière un de ces enfoirés de grands qui ne manquent jamais de se planter devant moi.
21h10, toujours pas de DJ Shadow, je me fais chier et je regrette la pinte qu'il est désormais trop tard pour aller commander.
21h20, il se pointe enfin et prend immédiatement le micro pour nous faire un petit speech de remerciement, plaçant qu'il est grateful et qu'il n'a jamais considéré le succès un given.
Point bonus pour l'humilité, mais t'inquiète coco on est tous avec toi, tu peux commencer à jouer.
Le set s'ouvre sur une version allongée de The Mountain Will Fall, premier morceau du nouveau album auquel il emprunte son nom, dévoilant l'utilisation du grand écran placé derrière le californien. Un astronaute y est projeté, flottant dans l'espace, évoluant au travers de constellations représentant les pochettes des divers albums de l'artiste. C'est franchement assez stylé et fonctionne parfaitement en tant qu'introduction.
Il enchaine avec quelques nouveaux titres, tous visiblement remisés pour l'occasion, et lâche ses platines de temps en temps pour passer sur une petite batterie électronique disposée sur le côté. En milieu de set, il reprend le micro pour dire quelques mots sur les attentats, expliquant qu'il est en Europe depuis six semaines et qu'il a particulièrement ressenti les événements, du fait de cette proximité relative. Il rejoint le discours général des quelques artistes que j'ai déjà pu entendre sur le sujet, et qui a malheureusement tendance à se répéter ces derniers temps : ces moments qui nous unissent, autour de la musique en l'occurrence, sont à privilégier pour surmonter ces épreuves.
Il cale aussi quelques morceaux de précédents albums, comme le chaleureusement accueilli Six Days, remixé comme les autres. C'est sympa, ça dansotte ici et là, mais ça ne décolle malheureusement jamais vraiment et je suis forcé de constater que je m'ennuie un peu. Nobody Speak vient quelque peu remuer tout ça mais s'achève trop vite et l'ambiance retombe immédiatement, même s'il enchaine avec Stem, un titre du fameux Endtroducing.
Ma fatigue et la chaleur qui règne dans la salle n'aident pas vraiment, et je prends la décision de me barrer avant le rappel.
C’est visuellement très réussi et le gars est fort sympathique mais - et c’est peut-être tout simplement inhérent au style - le tout est vraiment un peu mou du genou, et la prochaine fois je me contenterai d'écouter tranquillement les enregistrements studio chez moi, dont le petit dernier The Mountain Will Fall qui est par ailleurs de bonne facture, avec notamment des collaborations avec Nils Frahm ou Matthew Halsall.