osteel's blog Chroniques d'un autre breton diasporique

Glastonbury part 3 : le Dalai Dalai quoi ?

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Part 1 : as we dance by the moonlight
Part 2 : The Muddy Blues

J'en ai très peu parlé jusqu'à présent mais le festival est très branché écologie, et dispose de toute une zone lui étant dédiée, la Green Fields area. On y trouve des stands de bouffe bio, de l'artisanat, des points d'info Greenpeace et des jeux pour les gosses.
Glastonbury se veut Leave no trace, le public étant invité à ne rien laisser derrière lui (les photos post-event montrent qu'il y a encore du boulot) et à ne pas faire pipi dans la nature pour ne pas contaminer la rivière (là encore c'est pas gagné, mais quand tu vois la gueule des chiottes à partir du 3ème jour, ça se comprend), à grand renfort de spots de sensibilisation diffusés sur les main stages entre les concerts.

Parlons un peu des WC justement (vous admettrez que c'est un sujet important) : s'ils tiennent à peu près bon les premiers jours et que leur entretien est relativement correct, arrivés au dimanche, c'est un peu la débandade.

À certains spots, l'odeur est tellement agressive que toute exposition prolongée augmente sévèrement les risques de cancer foudroyant des narines, et d'autres structures (il y a plusieurs types de blocs sanitaires) tombent juste en morceaux.

Je repense notamment à ce lundi matin de fin de festival où, l'esprit un peu embrumé, je me soulage dans un cabinet individuel, avant de m'apercevoir que la bâche me séparant du box voisin s'est partiellement décrochée et qu'une festivalière assise sur le trône me regarde avec un air désabusé.

Bref.

Le site est bien boueux arrivé au dimanche, et je m'amuse du défilé de wellies (pour wellingtons, ces bottes en caoutchouc du style de celles que vos parents vous achetaient quand vous étiez petits et que vous ne mettiez qu'une fois pour aller en classe de mer) :

Glastonbury - Wellies

À l'instar de celui des paillettes, le marché des bottes doit s'affoler en cette période.

La vérité est que je n'ai amené qu'une paire de chaussures de marche malgré les conseils de mes amis chevronnés et, à ce moment-là, je ressens autant de jalousie que d'amusement : ce n'est clairement pas suffisant (vous en trouverez sur place, ceci dit).

Je craque enfin pour un stand de tapas qui me fait de l'oeil depuis le début : c'est un peu reuch et l'attente est un poil longue, mais rien que pour l'avalanche de regards envieux déclenchés à mon passage, ça valait totalement le coup (et puis c'était vraiment bon).

Je suis le groupe qui se rend à la Pyramid Stage pour le concert de Patty Smith que j'avoue ne pas connaître plus que ça. Il se trouve que c'est pas mal du tout et que la dame envoie vraiment du bois, surtout vu son âge. En milieu de concert, elle se met à parler de l'anniversaire de "His Holiness”, et je pige pas trop ce qui se passe jusqu'à ce qu'un type en toge débarque sur la scène.
Pour une obscure raison, l'information comme quoi le Dalai Lama est présent à Glastonbury ne m'est pas parvenue, et il semble que je suis le seul. On se met donc à lui chanter un joyeux anniversaire en coeur, et c'est quand même un peu classe.

Glastonbury - Foule

On apporte un gâteau qu'il coupe sur scène, puis il prend le micro pour faire deux-trois petites vannes et enchainer sur un court speech inspirant comme il sait les faire sur la compassion, pendant que des tracts sont distribués dans la foule pour un discours à venir en septembre à Londres (ce qui donne au tout des allures de tournée promotionnelle).

Glastonbury - Dalai Lama

Un moment tout aussi sympathique qu'inattendu, donc.

Patty Smith reprend son show mais je m'échappe pour aller voir Jack Garratt avec un pote. J'avais immédiatement été séduit par sa musique faisant flirter la soul et l'electro, et le voir sur scène est la confirmation que ce mec a du talent.

Mais genre beaucoup.

Multi-instrumentaliste, charismatique, une voix remarquable, une aisance évidente sur scène, et des morceaux juste excellents.
Ce type est définitivement à suivre de près.

Glastonbury - Jack Garratt

Il joue d'ailleurs au Shepherd's Bush Empire (fort probable que j'y aille) et en première partie de Odezenne à la Cigale en novembre, pour ceux que ça intéresse.

On essaye ensuite d'aller voir Django Django mais Lionel Richie, qu'on ne cherchait définitivement pas, a créé un énorme bouchon qui nous enlève tout espoir d'y parvenir.
Du coup, on reste sur la Pyramid Stage où l'on voit les Alt-J et ma foi ce n'est pas désagréable. On a pour voisins un groupe de vieux rockeurs - probablement fans de Motörhead qui jouaient le vendredi - qui se foutent des paillettes sur la gueule tout en s'arrosant de tequila avec des pistolets à eau. Narmol.

S'en suivent deux vaines tentatives d'aller voir Groove Armada puis Four Tet, jouant sous des chapiteaux archi-blindés et complètement inaccessibles (bizarrement, le festival semble bien plus fréquenté en ce dimanche).

On décide de repasser à la tente pour prendre une petite laine et arriver tôt sur la Other Stage pour les Chemical Brothers.

On se pointe alors que Jamie T, un genre de groupe pop-rock, est toujours en train de jouer. Je suis assez halluciné de les voir se produire sur la deuxième plus grosse scène du festival et que 95% du public reprennent les paroles en coeur car, si vous me permettez, c'est juste de la merde en décibels.

De toute évidence, l'industrie de la soupe se porte bien.

On oublie rapidement ce petit désagrément auditif alors que les Chemical Brothers se préparent à entamer leur prestation pendant que le jour finit de tomber. J'ai déjà eu l'occasion de les voir en DJ set à Londres, ce qui ne m'a franchement pas laissé un souvenir impérissable, et c'est là que la différence entre live et DJ set prend tout son sens, car les mancuniens s'apprêtent à nous mettre l'une des plus grosses claques du festival.

Un set de près de deux heures démarré avec Hey Boy Hey Girl histoire de donner le ton, suivi d'un enchainement des plus gros titres du duo, avec une scénographie de folie impliquant des robots géants avec des yeux laser, des visuels assez déments, et un public déchainé faisant cramer des flares un peu partout.

Glastonbury - The Chemical Brothers

Ce n'est pas forcément évident d'ambiancer un public qui se trouve dans la dernière ligne droite de cinq jours de festival, et ils l'ont fait haut la main.

Respect.

Il y a encore de la drum & bass à l'Arcadia, mais je suis définitivement au bout de ma vie et ne trouve que la force de rentrer me poser au campement.

Je vous épargne le récit d'un retour assez douloureux le lundi et de la semaine qu'il m'a fallu pour m'en remettre (ça faisait longtemps que j'avais pas été aussi mal) et passe directement au bilan.

Du coup, faut-il claquer £220 pour aller à Glastonbury ?

Je pense que vous aurez compris que la réponse est oui, et que lorsque les anglais disent que c'est l'un des meilleurs festivals du monde, il y a probablement un fond de vérité (mais je n'ai pas la prétention de les avoir tous écumés).
Glastonbury offre une expérience très variée qui devrait satisfaire à peu près tout le monde, l'ambiance y est excellente et la programmation de qualité.

Un grand oui pour moi !

Et encore une fois : faites pas les branleurs et amenez vos wellies.

Glastonbury - Boue

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Posted by osteel on the :: [ live music festival glastonbury ]

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