Glastonbury part 2 : The Muddy Blues
26/07/2015Part 1 : as we dance by the moonlight
Il fait un temps un peu pourri au réveil mais c'est pas grave, car en conséquence la température n'est pas trop élevée sous les tentes ce qui nous permet de faire une petite grasse matinée (et c'est toujours bon à prendre).
J'opte pour de la bouffe thaï au déjeuner et, comme personne ne veut spécialement voir quoi que ce soit avant un bon 17h, on part se caler dans la zone Circus.
Je découvre alors le festival sous un nouvel angle, dévoilant en quoi il ne s'agit effectivement pas que de musique, loin de là : plusieurs chapiteaux, de nombreuses petites scènes, un gros filet au-dessus duquel on peut faire du trapèze, et des artistes absolument partout.
Les festivaliers sont déjà nombreux à se déguiser et à se couvrir allègrement de maquillage (et de paillettes… y'en a tellement partout qu'on pense que le marché de la paillette connait un pic d'activité sur cette période), et des comédiens agréés se baladent un peu partout en journée, comme ces sympathiques mémés montées sur sound system :
Mais la zone circus grouille littéralement d'artistes en tous genres et il y règne une ambiance décontractée et familiale loin de la cohue entourant les scènes principales (en plus j'y ai trouvé un bar avec de la Grimbergen en pression - la vie est faite de bonheurs simples). On y boit des bières allongés dans l'herbe au soleil (enfin du moins à ce moment-là) en regardant un mec jongler et faire des blagues et, entre vous et moi, on se sent bien.
C'est aussi là l'une des autres caractéristiques de Glastonbury : le festival fait se côtoyer toutes sortes de publics sans friction, et il est possible d'avoir une expérience totalement différente en fonction de ce que vous choisissez de faire.
En gros, qui que vous soyez, vous devriez y trouver votre compte, sauf à la rigueur si le camping vous rebute vraiment (ceci dit, il y a des formules avec tentes "luxes", moyennant une somme assez rondelette toutefois) (mais personne ne vous oblige à faire vos précieux, hein).
Je passe rapidement sur ce moment un peu awkward où je repère un match Happn en train de faire un numéro dans une cage au-dessus d'un stand de bouffe (quand je vous dis que Londres l'Angleterre est petite), et enchaine avec la suite du programme musical, en la personne de Kidnap Kid, un DJ et producteur venant de Sheffield.
À dire vrai son set n'a rien d'exceptionnel, mais The Spike est une scène vraiment cool, qui n'est d'ailleurs pas sans me rappeler le Boom festival. La performance reste néanmoins sympathique et il y a une bonne vibe dans le public.
Je reste dans les parages pour l'artiste suivante qui n'est autre qu'Emika, ancienne poulain de chez Ninja Tunes (oui je sais, "poulain" est masculin, mais admettez que "pouliche" a un je-ne-sais-quoi de sexiste) ayant depuis lancé son propre label.
Sa musique électronique parfois trip hop, parfois dubstep, toujours assez dark et spectrale a quelque chose d'envoûtant, aspect renforcé par l'artiste elle-même, dégageant cette espèce de beauté froide et ténébreuse.
Si son set n'est pas désagréable, il me semble que ce contexte de festival en plein jour et en plein après-midi ne lui convient pas vraiment, ne la sentant qu'à moitié dedans, et le public n'étant pas tellement au rendez-vous non plus.
Je profite d'un petit break dans mon programme pour retourner à la tente faire un petit somme, avant qu'un pote ne me rejoigne et qu'on aille se caler à l'Arcadia voisine pour la prestation des Foreign Beggars, des anglais donnant dans un genre de fusion hip hop/drum & bass.
L'Arcadia est probablement la scène la plus originale, prenant la forme d'une araignée géante gérée par une dizaine de techniciens, dont l'abdomen abrite les DJs pendant que les chanteurs se baladent sur les pattes, surplombant le public :
Je n'avais aucun doute à ce niveau mais le combo envoie du lourd, et le soleil couchant sur l'énorme arachnide a un côté classe indéniable.
Je savais que la performance des Foreign Beggars empièterait sur celle des Moody Blues tout en laissant suffisamment de temps pour voir une partie de cette dernière, mais pour une obscure raison, je me laisse convaincre sans résistance d'aller voir Suede sur la John Peel Stage, un groupe pop-rock britannique des années 90 censé être assez connu.
Ne tournons pas autour du pot, j'ai trouvé ça MEGA CHIANT et je m'en veux terriblement de ne pas avoir vu Nights in White Satin en live (sans rire, je surkiffe cette chanson).
On remonte tranquillement et restons squatter un moment The Blues, scène assez stylée faite de mini-barraques en tôle empilées les unes sur les autres, avec un petit côté bidonville et dont voici une photo de jour :
Il s'y joue un mélange de drum & bass et de reggaeton et, même si j'ai une haine viscérale pour ce dernier style, j'apprécie suffisamment le premier pour rendre la chose globalement supportable. On reprend cependant rapidement la direction de l'Arcadia où doivent se produire les DC Breaks suivis de Spor (oui, ce samedi fut définitivement sous le signe de la D&B).
On s'y prend une énorme claque de plus de deux heures, la scène étant exploitée à son maximum, avec les énormes pattes de l'araignée qui bougent et crachent du feu au rythme des bass drops, pour un rendu absolument épique.
Sans aucun doute l'un des meilleurs moments du festival.
L'enchainement DC Breaks et Spor permet une montée en puissance progressive, la légèreté de la D&B des premiers laissant place à celle un peu plus dark du second.
On passe pas mal de temps à tripper avec un couple de jeunes mariés mancuniens, et on décide de tracer tous ensemble en after à Shangri-La (pour plus de drum & bass, évidemment).
Part 3 : le Dalai Dalai quoi ?