Les brefs d'avril
10/05/2016Pas moins de six concerts en avril qui devient le plus chargé de 2016 à ce jour.
On démarre avec un grand classique du rap français, on enchaine avec du post-rock texan et on finit sur une note hip-hop/folk qui nous vient de Bristol.
IAM à la O2 Academy Islington (16/04)
Sold out des mois à l'avance, la venue d'IAM à Londres pour la première fois en 26 ans promettait d'être un grand rassemblement francophone.
Ça n'a pas loupé.
La O2 Academy de Islington est blindée de compatriotes qui ont ressorti les joggings et casquettes et, pour les plus zélés, les survet' Sergio Tacchini.
Je pensais l'espèce éteinte, mais il reste visiblement encore quelques chouquins.
Tous les classiques y passent, de Petit frère à Je danse le Mia, en passant par Nés sous la même étoile ou L'empire du côté obscur, une déferlante de tubes que l'audience reprend avec un enthousiasme non retenu, chantant ces textes qui transcendent un style bien souvent réservé à un public défini.
Le groupe mène actuellement une tournée dans quelques capitales européennes, accompagnant la réédition vinyle de L'École du Micro d'Argent qui fêtera bientôt ses 20 ans, et jouera à l'AccorHotels Arena à Paris en novembre 2017.
Explosions in the Sky au Royal Albert Hall (25/04)
Au lieu de m'arrêter à South Kensington, je pousse jusqu'à Hammersmith où j'ai repéré une crêperie/épicerie bretonne, histoire de tester leurs galettes avant d'aller applaudir les Explosions In The Sky au Royal Albert Hall.
Bilan : la partie épicerie de La Petite Bretagne est très limitée, mais je valide complètement leurs galettes et leur kouign amann, même si la tronche de ce dernier n'est apparemment pas tout à fait réglementaire.
Avis aux amateurs.
Je me rends ensuite à l'impressionnante salle de spectacle où j'ai déjà eu l'occasion de voir Gad Elmaleh quelque temps auparavant, me donnant à nouveau l'occasion de constater à quel point South Kensington est scandaleusement bourgeois.
Les texans ne font pas tout à fait salle comble ce soir, quelques unes des 5000 et quelques places étant encore vacantes.
Je m'attends à un show impressionnant vu la nature de l'endroit, mais la performance est au final assez sobre, les jeux de lumière se limitant principalement à deux rangées de projecteurs devant et derrière les musiciens, produisant des effets de vagues de lumière assez stylés.
La formation post-rock pioche sa setlist dans quasiment tous ses albums, dont leur dernier rejeton, The Wilderness, sorti le 1er avril. Ils déroulent une dizaine de morceaux intenses, jouent fort (parfois même un peu trop : je regrette de ne pas avoir pris mes bouchons), et délivrent un final assez épique sur The Only Moment We Were Alone, tiré de The Earth Is Not A Cold Dead Place, leur premier album sorti en 2003, avant de s'éclipser en remerciant rapidement le public, sans rappel.
Sobriété.
Dizraeli au Sebright Arms (28/04)
Avant d'aller écouter le rappeur folk au sous-sol du Sebright Arms, on se rend à Broadway Market pour tester les pizzas de Franco Manca, censées être fidèles à la tradition napolitaine et par conséquent meilleures (c'est en tout cas ce que dit mon collègue italien) (je le soupçonne cependant de manquer un peu d'objectivité) (on parle des français et la bouffe, mais bordel niveau purisme je crois bien qu'ils nous battent).
Résultat des courses : c'est effectivement très bon, mais ça reste une pizza, pas de quoi s'extasier non plus.
En revanche c'est vraiment peu cher et du coup, la chaine marque des points.
On brave ensuite le froid et le vent (l'hiver a duré jusqu'en mai cette année) jusqu'au petit pub de Bethnal Green, qui me parait étonnamment vide pour un jeudi soir. La salle d'en bas est bien plus remplie en revanche, et Jakaboski souffle ses derniers mots lorsque le type à l'entrée nous marque d'un tampon (en vrai il nous dessine juste une croix au feutre sur le poignet - ils sont un peu cheap, au Sebright Arms).
Dizraeli enchaine direct, sans changement de plateau, commençant de fait son set quinze minutes en avance.
J'ai déjà vu le bristlolien avec son groupe Dizraeli and the Small Gods au Great Escape Festival, ce qui m'avait laissé un très bon souvenir.
Il a récemment repris sa carrière solo, et joue ce soir des titres tirés de ses anciens albums et quelques morceaux de son nouvel EP Eat My Camera, ainsi que certaines chansons réarrangées du groupe, dont The Depths et Nevermind.
Dizraeli est un storyteller, chaque morceau est une petite histoire racontée de manière un peu théâtrale, souvent pleine d'humour, partagée avec le public avec qui il crée une réelle connexion.
Définitivement un de ces artistes qui s'apprécie le mieux sur scène.