Les brefs d'avril
06/05/2015Comme avril fût un mois culturellement assez chargé et que je galère un peu à rester à jour dans mes publications, je finis par un tir groupé pour les trois derniers live : Blues Pills, Jon Hopkins et Purity Ring (et ce même s'ils ne sont pas si "brefs" que ça).
Blues Pills à l'O2 Academy Islington (22/04)
Le blues rock est un style que j'ai toujours ignoré, non pas par dédain ou manque d'intérêt, mais juste parce que je ne m'étais simplement jamais penché sur la chose.
Mais ça, c'était jusqu'à ce que "Astralplane", morceau des Blues Pills, ne se fraye un chemin jusqu'à mes tympans. Il se produisit alors une sorte de révélation, de celles qui t'interrompent dans ce que tu fais, lever un sourcil et constater avec une pointe de surprise : "mais c'est vachement bien ce truc !"
Les Raveneye sont au milieu de leur set lorsque l'on débarque à la O2 Academy de Islington. La taille de l'endroit, les deux bars sur les côtés, le look du staff et du public et la bande son me donnent un peu l'impression de mettre les pieds sur le plateau de Sons of Anarchy.
Je suis également frappé par la sensation soudaine d'être super jeune, et autant dire que c'est pas souvent que ça m'arrive dans une salle de concert.
De là à dire que le blues est un style musical de vieux, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Les Blues Pills montent sur scène et débutent leur show avec "High Class Woman", également première track de leur album éponyme. Il s'agit apparemment de leur 5ème date londonienne de l'année, ce qui me surprend un peu car ça faisait quelques mois déjà que je surveillais leur venue. La formation est internationale, avec deux suédois au chant et à la batterie, un américain à la basse et un petit français à la gratte.
Je tombe évidemment immédiatement amoureux de Elin Larsson et de sa voix puissante (bien qu'il me semble déceler quelques faiblesses de-ci de-là, peut-être liées à une récente infection des cordes vocales), et "Astralplane" me procure tout le bonheur que j'attendais. Je suis également fasciné par les cinquantenaires qui m'entourent, ne montrant aucune retenue lorsqu'ils font tournoyer leurs chevelures éparses tout en jouant de l'air guitar, comme s'ils donnaient la représentation de leur vie.
À ne pas hésiter à voir sur scène si l'occasion se présente (et pour une petite cure de jouvence pas chère).
Jon Hopkins à la Brixton Academy (24/04)
Jon Hopkins avait été l'une des bonnes surprises du Great Escape Festival, où je l'avais vu un peu par hasard, étant resté dans la salle où il jouait au lieu de me rendre à un autre show, trop crevé pour bouger. Le style electro-ambient du londonien m'avait immédiatement séduit.
Cette date à la Brixton Academy vient clôturer sa tournée de "Immunity", sorti en 2013. L'event est sold out depuis des mois, et l'endroit est plein à craquer (on se sent vraiment compressé). L'excitation est palpable, et elle ne tarde pas à exploser avec le lancement de la première instru et des méchantes basses qui l'accompagnent.
Il joue évidemment beaucoup de morceaux de "Immunity", avec un soin tout particulier apporté aux visuels, comme on pouvait s'y attendre. Des danseuses montent parfois sur scène, jonglant avec des cerceaux lumineux (il fait très sombre, on ne voit donc que ça ainsi que ce qui est projeté sur l'écran, pour un rendu assez cool). Le set dure plus d'une heure et demie, avec quelques derniers morceaux plus agressifs, plus industriels.
Purity Ring à l'O2 Academy Shepherd's Bush Empire (30/04)
Les Purity Ring sont un duo canadien faisant de l'electro-pop, tendance chillwave. Leur premier album, "Shrines", est sorti en 2012, et cette tournée accompagne la sortie de leur nouvel opus,"another eternity", qui ne fait pas des masses évoluer leur style, soyons francs.
On arrive complètement à la bourre, pendant qu'ils jouent "Obedear". La salle est blindée, à tel point qu'il est absolument impossible de se faufiler, nous forçant à rester au niveau du bar (oh non !).
Visuellement c'est plutôt sympa, avec une espèce de grand rideau de fils luminescents descendant du plafond, Corin Roddick qui s'occupe des percus sur un gros pad en arrière-plan, perché sur un pupitre derrière une rangée de torches électriques qui s'allument en fonction du son produit. Il y a également ce qui ressemble à une pleine lune au-dessus de lui, qui s'avère être une autre percussion que Megan James vient frapper de temps en temps, en grimpant un escalier dissimulé par le pupitre.
La mise en scène couplé avec leur son produit une atmosphère éthérée, lunaire. On ne peut s'empêcher de constater que la prestation est somme toute extrêmement simple - le chant est basique et, mises à part les percussions, tout semble enregistré - mais il s'en dégage une ambiance vraiment particulière, très réussie.
Le show est peut-être trop travaillé cependant, paraissant réglé comme une horloge. Leur sortie de scène renforce cette impression, ayant lieu brutalement, avec une phrase toute préparée de James, sans rappel. En l'espace de 15 secondes, le duo vide les lieux et les lumières se rallument, boom, fin.
Un show produit comme un album, probablement trop propre, mécanique.