Silversun Pickups à l'Electric Ballroom (09/11/16)
20/11/2016Mercredi 9 novembre 2016 : le jour où un cinglé ouvertement raciste, sexiste, populiste (et plein d'autres trucs en -iste) fut élu à la tête de la première puissance mondiale.
Mais aussi le jour où les Silversun Pickups sont venus jouer à Camden.
Si l'un de ces événements aura probablement un peu éclipsé l'autre, ce concert aura néanmoins eu le mérite de me changer un peu les idées lorsqu'il semblait manquer quelque chose au monde, du moins encore plus que d'habitude : du bon sens.
J'avais raté les californiens en début d'année à mon grand désarroi, mais ils ont apparemment décidé de m'offrir une seconde chance avec cette nouvelle date à l'Electric Ballroom, s'inscrivant dans la tournée promo de Better Nature, dernier opus du groupe sorti en septembre 2015.
Je me pointe au club de Camden cinq minutes avant le début du set, parviens à me faufiler au milieu de la foule sans trop de problèmes et termine d'enfiler mes bouchons alors que les lumières s'éteignent.
Un timing parfait, en somme.
Ils mettent le couvert avec Cradle (Better Nature) et je me mets presque aussitôt dans l'ambiance, même si la voix de Brian Aubert (non, rien à voir avec Jean-Louis) me semble un peu faible. La bassiste Nikki Monninger brille de mille feux avec sa robe boule à facettes, le batteur Chris Guanlao a collé un sticker "Fuck Trump" de fabrication artisanale sur sa grosse caisse, et le claviériste Joe Lester… joue du clavier.
Contrairement à la précédente date londonienne, le concert n'est pas sold out, il y a de la place, on respire, je peux laisser libre cours à mon expression corporelle (en bougeant mes épaules de manière circulaire dans un geste précis et travaillé, donc), et ça fait franchement plaisir.
Aubert raconte de la merde entre chaque morceau, échange pas mal avec le public, et vient évidemment le moment où la question Trump est abordée, immédiatement accueillie par des sifflements. Le frontman admet le côté fucked up de la situation, tout en rappelant au bon souvenir de l'audience le Brexit survenu quelques mois plus tôt, ce qui est de bonne guerre.
Les Silversun Pickups semblent visiter une bonne partie de leur répertoire, jouant quelques extraits de Carnavas ou de The Neck of the Wood (dont The Pit qui figure en bonne place parmi mes titres favoris), ainsi que des morceaux que je ne connais pas, vraisemblablement plus anciens.
Ils jouent près d'une heure et demie, faisant le bonheur des fans et surtout celui du type derrière moi, qui visiblement connait toutes les paroles par cœur et ne peut s'empêcher de les gueuler à pleins poumons, produisant un genre de retour foireux dans mon oreille droite.
J'ai néanmoins passé un très bon moment et ne regrette absolument pas d'avoir lâché mon petit billet pour voir la pop-rock alternative des californiens.