osteel's blog Chroniques d'un autre breton diasporique

Sofar à Hoxton (12/01/16)

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Il y a plusieurs types de concerts. De l'intimiste en salle modeste où l'on peut presque sentir l'haleine houblonnée du chanteur nous caresser le visage, à la super production en stade de foot où l'événement se résume souvent à regarder un grand écran, l'éventail des expériences possibles est assez large.
Vous l'aurez peut-être deviné, ma préférence va au premier, et c'est visiblement aussi le cas des gens derrière le projet Sofar, qui poussent le concept du live intimiste jusque dans le salon de particuliers ayant mis à disposition leur humble demeure.

Après avoir sélectionné une ville et un quartier, il y a deux manières d'assister à un concert Sofar : soit l'on assure le coup et l'on achète sa place à prix fixe, soit l'on participe à un tirage au sort et l'on donne ce que l'on veut pour soi et un éventuel +1 en cas de sélection.

Nous avons opté pour cette deuxième possibilité en nous inscrivant pour plusieurs dates et, après avoir été tirés au sort et confirmé nos places pour le mardi 12 janvier, le jour venu nous prenons la direction de Hoxton pour se rendre à l'adresse divulguée quelques heures plus tôt.

Un membre du staff check nos noms à l'entrée de l'immeuble, puis l'on emprunte les escaliers alors que d'autres prennent l'ascenseur. Lorsque nous poussons la porte, nous découvrons un appartement déjà occupé par une trentaine de personnes en train de discuter, des verres en plastique à la main (l'événement est de type BYOB - Bring Your Own Booze), avec l'impression étrange d'être arrivés à une house party classique, la différence notoire étant la présence d'une scène bordée de petits amplis et d'instruments, plus ou moins délimitée par le tapis du salon.

Nous nous avançons un peu et découvrons le reste de l'appartement, dont une grande mezzanine surplombant le living room. C'est franchement classe, décoré de manière moderne, résolument artsy, et probablement pas occupé par un caissier de chez Tesco. Nous montons à l'étage et prenons nos quartiers sur le lit, non sans une certaine hésitation : je ne sais pas si je serais super à l'aise avec l'idée que des étrangers s'installent n'importent où dans mon appart, au calme, mais apparemment c'est le concept.

Une jeune bénévole prend le micro et déroule le programme de la soirée : quatre groupes, avec une petite pause entre chaque. On découvre les artistes à ce moment-là, le principe impliquant également qu'on ne sache pas à l'avance qui jouera.

Le premier groupe est un trio féminin norvégien nommé I See Rivers, proposant un genre de pop folk léger, se distinguant par le mélange des voix des trois membres, fonctionnant particulièrement bien.

À noter que leur accent est quasiment parfait, ce qui me rend immédiatement jaloux. Je ne sais pas comment les pays scandinaves se démerdent, mais quelque chose me dit que leurs méthodes d'apprentissage de l'anglais n'impliquent pas ce tocard de Brian en train de se faire des pâtes carbo dans la cuisine.

Après un petit break pendant lequel on nous invite à discuter avec notre voisin le plus proche, j'ai la surprise de voir débarquer Airborne Mark, un gars dont je poste les pièces de street art assez régulièrement sur Instagram (click and send me some love!). Il se trouve qu'il fait également de la musique, sous la forme d'un rap plus ou moins engagé qui, s'il n'est pas nécessairement mauvais, cadre mal avec l'atmosphère : le public est calé pour un petit concert tranquille, pas pour lever le poing d'un geste militant.

By @airbornemark #london #streetart #tv_streetart #dsb_graff #rsa_graffiti

A photo posted by Yannick Chenot (@osteel) on

Place ensuite à Midé, à ses tresses et sa pop soul acoustique. Midé aime bien parler d'amour dans ses textes, mais il n'est pas amoureux, nous assure-t-il en rigolant.

C'est peut-être vrai, mais il est indéniable qu'une forme d'amour flotte dans l'air lorsque le londonien chante et qu'il nous invite à l'accompagner, du bout de sa bonne humeur communicative.

Le dernier groupe à se produire est Newton Faulkner, que certains d'entre vous connaitront peut-être, puisqu'apparemment ce ne sont pas tout à fait des inconnus (je n'en avais personnellement jamais entendu parler, mais ils squattent le O2 Shepherd's Bush Empire en avril, ce qui dit quelque chose de leur renommée probable, vu la taille de la salle).

Ils sont trois (dont le frangin du frontman) et jonglent habilement entre guitare, ukulélé, guitaroo, xylophone et autres percussions pour produire un son pop folk enjoué. On sent qu'ils ont plus de bouteille que les autres groupes et constituent clairement la tête d'affiche de la soirée.
Newton est très charismatique, à l'aise avec le public qu'il fait également chanter.

(Je vous mets un morceau acoustique car j'ai écouté un album studio et je trouve ça beaucoup moins sympa, trop mainstream à mon goût.)

En conclusion, cette première expérience Sofar s'est avérée plutôt positive : si j'avais un peu peur du côté line-up caché, la programmation fut au final assez plaisante. Le show aura duré deux heures en tout, chaque groupe jouant entre deux et cinq morceaux, limitant le risque d'ennui au cas où un style plairait moins qu'un autre (il est par ailleurs assez délicat de se barrer avant la fin).
Je réitère d'ailleurs l'expérience dans une semaine, dans un autre quartier de Londres, pour voir si l'essai se transforme.

À noter que Sofar est présent dans plusieurs villes à travers le monde (dont Paris et Lyon). Si le concept vous intéresse, allez donc jeter un oeil au site : https://www.sofarsounds.com

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