Shelter Me (10/06/15)
16/06/2015Je continue de m'intéresser un peu à ce qu'il se passe du côté du théâtre et, après "Alice's Adventures Underground" en avril (dont j'ai lamentablement échoué à écrire la critique mais, pour faire court : c'était cool), on s'est récemment rendus au Theatre Delicatessen pour une représentation de "Shelter Me", performance laissant une large place à la danse et présentée par la troupe Circumference.
[SPOILER ALERT] Je vais décrire de manière relativement détaillée ce qu'il s'y passe, donc si vous souhaitez vous y rendre et conserver un minimum de surprise, il vaut peut-être mieux vous arrêter là. Sachez simplement que, même s'il n'est pas parfait, selon moi, pour £18, le spectacle vaut le coup (et pour les places, c'est par ici).
L'originalité de "Shelter Me" tient principalement dans le fait que le spectateur est invité à abondamment se servir de son téléphone. Plus précisément, à mesure que les danseurs se produisent dans les différentes salles du lieu (on est ici dans le style promenade theatre, même si la liberté de déplacement reste assez limitée), l'assistance reçoit des textos expliquant le background des personnages, et donnant des indications sur la suite du spectacle (suivre tel ou tel protagoniste, regarder dans telle direction, etc.).
Un "binôme" nous est également attribué, dont on obtient le numéro de téléphone en début de performance et que l'on est invité à retrouver. Dans les faits, l'utilité de cette attribution est relativement limitée, et je l'ai davantage interprêtée comme un moyen de mettre le spectateur dans une certaine condition qu'autre chose.
Le téléphone a donc un rôle assez central, du moins dans la première partie, un des actes mettant notamment en scène les danseurs omnubilés par leurs smartphones.
Il semble par ailleurs que le message global étant véhiculé est celui de l'attention portée les uns aux autres, la beauté des interactions entre les individus, des moments de vie, des expériences croisées.
Le show est découpé en plusieurs séquences, ayant généralement lieu dans des pièces différentes. La plupart s'enchainent et sont suivies par l'intégralité des spectateurs, mais certaines se produisent en même temps, scindant l'assistance en petits groupes. Cette partie est d'ailleurs moins bien réalisée, le nombre de spectateurs étant parfois trop élevé pour la taille de la "scène", empêchant une bonne visibilité.
Certains passages sont plus interactifs, avec un réel échange avec les comédiens (dont une séquence assez what the fuck où l'on s'est retrouvés à faire du café en mode collaboratif dans une cuisine).
Les danseurs sont très convainquants, et la troupe est parvenue à créer une réelle atmosphère, parfois emprunte de nostalgie, de mélancolie, d'humour, et globalement d'amour.
La scène finale de danse aérienne sur le toit du bâtiment, avec un fond sonore procuré par le biais de casques audio, est plutôt réussie (bien qu'un tantinet trop bisounours à mon goût, mais c'est juste moi).
Je suis ressorti de la représentation de bonne humeur, ressentant une légère béatitude, ce qui est probablement l'objectif visé et, en ceci, une réussite.
Le show court du mardi au dimanche jusqu'au 5 juillet, et les places, à £18 par ticket, sont disponibles à l'achat ici.